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10. Au compte-goutte

Mardi 23 janvier. Après l’escapade d’hier, éprouvante pour les corps du fait du vent glacial, nous sommes plusieurs à n’émerger que vers 10h. La journée se déroulera donc principalement à bord avec une sortie au lac voisin, en milieu de journée, pour aller chercher notre eau.


Durant l’hiver, à bord du Manguier, il n’y a aucune eau courante. D’ordinaire, ce liquide qui coule à flots de nos robinets civilisés devient ici une denrée rare qu’il nous faut utiliser avec parcimonie. Comme les villageois d’Akunnaq, nous nous rendons tous les deux jours sur un lac voisin où la glace est percée par endroits pour y puiser les quelques litres dont nous aurons besoin. Avec un traineau chargé de jerricanes, nous partons collecter le liquide précieux.

 

De retour au bateau, nous l’utiliserons pour boire, pour cuisiner et pour faire la vaisselle. Philippe nous fera cependant comprendre dès le premier jour que pour limiter la vaisselle (qui est relativement compliquée à réaliser dans ces conditions de restriction d’eau), il est recommandé de garder ses couverts et assiettes aussi longtemps possible.

 

De même, pas de douche ou de toilettes à bord car impossibilité d’évacuer l’eau. Les douches peuvent se faire succinctement à l’aide de lingettes et de temps en temps, à la maison communale du village. Pour ce qui est des toilettes, ce sera sur la banquise, à l’extérieur du bateau, dans des temps record et sans lecture.

 

Ce soir, Théo nous a préparé des steaks de narval que nous dégustons avec pommes de terre, mayonnaise et pain pétri par Aurélie. Sur le Manguier, pour adoucir les conditions de vie extrêmes, une grande attention est portée à la nourriture et au moment des repas.

Episode 11: Uanga atequarpunga Arnaud

 

A voir aussi, le site du Manguier : https://lemanguier.net